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Un territoire pour tous

Gabriel Bissonnette

Grâce à notre rencontre avec Lucien McKenzie et Jean-Baptiste Laurent du conseil de bande de Matimekush-Lac John, nous avons fait une escapade en motoneige dans la brousse à l’extérieur de Schefferville. C’est en arrivant à un petit campement au milieu des bois (au milieu de nulle part) que nous avons rapidement réalisé l’immensité du territoire. En profitant de la générosité de nos deux guides, nous avons eu la chance de rentrer pour quelques heures dans l’univers de la relation des Innus avec leur territoire. À travers leurs histoires et leurs comptes de chasse, nous avons compris l’importance de celui-ci. Nous avons pris conscience de l’espace quasi infini qui entoure la municipalité. Malgré l’isolement et la difficulté d’accès (seulement le train ou l’avion), Schefferville donne la chance de se retrouver dans un environnement qui nous appelle à ne faire qu’un avec lui. S’il peut sembler intangible pour nous, pour les Innus il est « le lieu de leur culture, celui où ils ont appris à vivre et à subvenir à leurs besoins »(1). Par ailleurs, les communautés innues ont une relation avec leur territoire qui est non seulement essentielle à leur survie, mais dépourvue d’appropriation privée « des mots abstraits comme propriété, possession ou droit de propriété [qui] n’existent pas dans la langue innue. »(2). La vision innue d’absence d’idée d’appropriation privée est une belle leçon pour nous tous qui vivons dans le sud. Dans une lunette optimiste, après notre visite à Matimekush-Lac John, nous avons réalisé que malgré les défis à surmonter, le rapport que les Innus entretiennent avec leur territoire est inspirant et porteur d’espoir pour l’avenir.

Une femme à Fermont

©Patrick Evans, 2018

Références

  1. MAILHOT, José et VINCENT, Sylvie(1980) Le discours montagnais sur le territoire.Québec, Conseil des Atikamekw et des Montagnais. p. 27

  2. https://www.erudit.org/fr/revues/cgq/1996-v40-n110-cgq2682/022567ar.pdf

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