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Territoire: Distances physiques, temporelles et culturelles

Catherine Dubois

Bien que si loin physiquement et qu’inatteignable par voie routière, les villes de Schefferville et de Sept-Îles semblent pourtant si près socialement et culturellement. Lors de notre passage sur le long train reliant Sept-Îles à la lointaine ville de Schefferville, ce n’est pas la distance qui les sépare qui m'apparut, mais bien leur connectivité et leur dépendance socio-économique et culturelle.

Les Innus des territoires entourant Sept-Îles et les Innus de ceux entourant Schefferville sont, comme ces deux villes, connectés et interdépendants. Le train, qui leur appartient, permet de rapprocher temporellement ces deux villes aux réalités, aux paysages et aux conditions différentes. Ils empruntent ce long train de façon régulière pour faire des courses, ou pour rejoindre pour quelconque raison l’une ou l’autre des deux villes. Ainsi, les transports modernes permettent de rapprocher les gens et de connecter les lieux isolés.

Le vaste territoire du Québec est d’ailleurs un bon exemple de cette proximité temporelle qu’ils amènent. Telle la ville de Sept-Îles et la ville Schefferville, qui semblent si proche l’une de l’autre malgré leur distance géographique, le long trajet de notre voyage qui s’étendait sur dix jours nous a permis, grâce au moyen de transport moderne, de parcourir plus de 3000 kilomètres et de traverser plusieurs réalités climatiques, fauniques et culturelles. Ainsi, nous comprenons que le territoire du Québec, même s’il est à plusieurs endroits reculé et inaccessible par voie terrestre, est de plus en plus connecté et de proximité par les voies de la modernité.

Pour les Innus de Schefferville et de Sept-Îles, ce long train de 12 heures reliant leurs deux villes semblait pourtant n’être que routine. En plus de permettre l’accès plus facilement aux deux villes, il permet également aux Premières Nations qui l’utilisent d’accéder à leur territoire de chasse et pêche s’étendant sur le trajet du long train de la compagnie de transport ferroviaire Tshiuetin(1). Ainsi, trois distances sont mises de l’avant. La distance physique qui est de plus de 570 kilomètres et qui ne peut se faire que par train, par avion ou encore par canot (ou kayak). La distance temporelle qui représente la longueur des trajets de transport, soit minimum 12 heures de train durant lesquelles les passagers vaquent à leurs activités ce qui semble rendre le trajet culturellement moins long, un peu plus d’une heure d’avion (2) ce qui rapproche considérablement les deux villes, ou encore plusieurs jours de canot qui vient démontrer la distance physique entre les deux points. Nous savons qu’historiquement les Innus, peuple nomade, se déplaçaient à travers ce vaste territoire (3). De là, la proximité culturelle de celui-ci. De plus, lorsque la ville de Schefferville ouvrit ses portes, la mine qui y opérait était intimement liée à Sept-Îles, autant par ses travailleurs que par le minerai qu’elle y transportait (4). Ces deux villes distantes sont donc, à plusieurs niveaux, des villes avec une importante proximité.

Références

  1. Québec: Le vrai train du Nord, L’Actualité, consulté le 06/04/2018

  2. Option de vol et tarif, Air Inuit, consulté le 09/04/2018

  3. Histoire, Ville de Sept-Îles, consulté le 06/04/2018

  4. Schefferville, Historica Canada, consulté le 06/04/2018

Carte montrant la distance physique entre Schefferville et Sept-Iles

©Catherine Dubois - 2018

Une femme à Fermont

©Patrick Evans, 2018

Train de la Tshiuetin - Station Emeril

©Catherine Dubois - 2018

Une femme à Fermont

©Patrick Evans, 2018

Train de la Tshiuetin - Station Emeril

©Catherine Dubois - 2018

Une femme à Fermont

©Patrick Evans, 2018

Train de la Tshiuetin 

©Catherine Dubois - 2018

Une femme à Fermont

©Patrick Evans, 2018

Train de la Tshiuetin 

©Catherine Dubois - 2018

Une femme à Fermont

©Patrick Evans, 2018

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